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Des organisations musulmanes intentent une action en justice contre l'interdiction de la prière dans les écoles canadiennes

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les musulmans au Canada réagissent à l’interdiction de la prière à l'école.

Des associations musulmanes se tournent vers les tribunaux pour contester le décret du ministre de l'Éducation qui bannit les salles de prière dans les écoles publiques et interdit aux élèves de prier ouvertement.

Six organisations musulmanes au Canada ont intenté une action en justice devant un tribunal de la province de Québec, demandant qu'une récente ordonnance provinciale interdisant toute forme de prière dans les écoles publiques soit déclarée « inconstitutionnelle ».

Les plaignants, dont l'Association musulmane du Canada et le Centre musulman communautaire de Montréal, ont déposé leur dossier devant la Cour supérieure du Québec cette semaine après que le ministre de l'Éducation, Bernard Drainville, a émis une directive interdisant formellement toute pratique religieuse dans les écoles, les centres de formation professionnelle ou les centres d'éducation des adultes.

Les groupes demandent un contrôle judiciaire de l'interdiction, arguant que l'ordonnance est discriminatoire à l'égard des musulmans et qu’elle viole le droit à la liberté de religion et d'association.

« Les plaignants demandent qu'une décision soit rendue concernant l'interprétation des principes de laïcité et de neutralité religieuse de l'État afin que ces principes ne soient pas utilisés pour interdire la prière ou d'autres pratiques religieuses dans les lieux publics. »

Drainville a ordonné l'interdiction le 19 avril après des rapports d'au moins deux écoles canadiennes permettant aux élèves de se rassembler sur la propriété de l'école pour la prière.

Il a déclaré que le concept de salles de prière allait à l'encontre de la politique québécoise de laïcité officielle, ajoutant que les espaces scolaires ne pouvaient pas être utilisés « en fait et en apparence, à des fins de pratiques religieuses telles que des prières ou d'autres pratiques similaires ».

Les groupes musulmans ont en outre insisté dans leur dossier au tribunal que « la laïcité de l'État vise à garantir que l'État n'est pas religieux ».

« L'obligation de neutralité religieuse de l'État qui en découle ne doit pas être interprétée de manière à favoriser une religion plutôt qu'une autre ou à viser, directement ou indirectement, une religion plutôt qu'une autre. »

Le Canada est l'un des principaux centres émergents d'islamophobie et de crimes haineux dans le monde.

Les plaignants ont également noté que la décision d'aller devant les tribunaux était un dernier recours et qu’elle avait été prise après une vaste consultation.

Les Canadiens d'origine moyen-orientale sont spécifiquement ciblés et victimes d'islamophobie depuis les attentats du 11 septembre 2001. L'islamophobie s'est manifestée par le vandalisme des mosquées et les agressions physiques contre les musulmans et les femmes portant le hijab.

En 2020, des chercheurs ont découvert que le nombre de groupes haineux opérant dans le pays avait triplé ces dernières années.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV